L'Inde du Nord, comme celle du Sud, est un grand village et c'est vers les villages que Gandhi nous invitait à porter nos regards pour la comprendre. Il faut toujours le faire. On constate une modification très lente dans la répartition ville-campagne au cours des cinquante dernières années sans qu'une accélération sensible puisse être remarquée depuis l'indépendance. Les petits villages sont particulièrement nombreux en Uttar Pradesh, au Bihar, en Orissa et au Madhya Pradesh. On recense en même temps le plus grand nombre d'agglomérations supérieures à 10.000 habitants en Uttar Pradesh. L'Himachal Pradesh et le Jammu comptent une majorité de petites villes.
L'Inde souffre d'une pénurie grave et générale de logements. Les statistiques récentes tendent à augmenter le déficit urbain qui doit être pris dans sa dimension qualitative et quantitative. Le développement de l'infrastructure urbaine est sans commune mesure avec l'accroissement propre de la population auquel s'ajoute l'afflux des chômeurs ruraux et des paysans pauvres qui fuient la misère et que les villes subissent plus qu'elles ne les accueillent. L'effort de construction des municipalités est resté très en deçà des besoins et 20 à 25% de la population urbaine vit dans des taudis sans parler de tous ceux qui n'ont pas de toit et qui trouvent asile où ils peuvent : la rue, le trottoir, le cyclo-pousse, etc.
Il a fallu attendre le début des années 60, correspondant au début du III ième plan, pour que la notion même d'urbanisme commence à s'imposer. Ce retard n'a véritablement jamais été rattrapé et l'anarchie dans laquelle se sont développées la plupart des villes s'est répercutée au niveau des équipements collectifs qui restent très insuffisants. Les problèmes d'eau potable, d'écoulement des eaux sales et usées, de sanitaires, d'éclairage et de revêtement de chaussées sont prioritaires. La richesse et la pauvreté se distribuent selon les quartiers. Les réalisations immobilières réservées à la minorité aisée, soutenues par la spéculation et souvent confortées par les municipalités, ne doivent pas faire illusion sur la situation réelle de la majorité des citadins. Ces problèmes se posent, mutatis mutandis, dans les villages dont moins de 34% disposent de l'électricité. Le problème de l'eau est partout crucial. Si 90% de la population urbaine bénéficie d'un système d'adduction, 45% seulement de cette population peut évacuer les eaux usées par la voie des canalisations municipales. Cette même adduction n'est assurée qu'à moins de 10% de la population rurale qui ne bénéficie généralement d'aucun système organisé d'évacuation. Les rues et les champs en tiennent lieu. Les cabinets d'aisance sont dans la nature. Le contrôle sanitaire des eaux est médiocre pour ne pas dire inexistant en dehors des grandes villes et la mise à la disposition des villageois d'eau potable est encore à l'état de grand projet. La plupart des paysannes vont chercher au puits l'eau pour la journée dans leurs lotas de terre oru de cuivre jaune et les rapportent à la maison sur la tête ou leur hanche, la permanence de l'histoire nous offre à cette occasion les silhouettes les plus belles et les plus émouvantes du monde.
« Avec mon mari et nos enfants, nous sommes partis faire le tour de l’Inde en un mois en novembre, et nous en revenons des sourires sur le visage et de la joie dans nos cœurs ! L’agence de Bobby nous a permis de réaliser ce rêve dans de très belles conditions et nous les en remercions. A ne surtout pas louper lors de votre séjour : les tigres de Ranthambore, le Taj Mahal au coucher du soleil, les ablutions dans le Gange au petit matin à Varanasi et le train ! »
Sofia – Italie