Un requiem inscrit dans le marbre.
Mahal signifie palais, mais, en l'occurrence Taj Mahal est une abréviation du nom de Mumtaz-i-Mahal (« l'Elue du harem »), que la cousine de Chah Jahan reçut lorsqu'elle l'épousa. Fille du frère de sa mère, elle était déjà sa fidèle compagne bien avant qu'il ne monte sur le trône, puis elle devint véritablement sa « première épouse » au sein de son harem de plusieurs centaines de femmes. En dix-neuf années de mariage, elle lui donna quatorze enfants et mourut en mettant au monde le dernier, en 1631.
La barbe de Chah Jahan - qui avait alors trente-neuf ans, soit un an de plus que sa femme - blanchit presque du jour au lendemain. Il continua de porter le deuil pendant des années, s'habillant de blanc à chaque anniversaire de sa mort. Douze années furent nécessaires pour bâtir ce mausolée, auquel il travailla infatigablement avec son architecte persan et des artisans qu'il fit venir de Bagdad, de France et d'Italie. « Etre empereur n'a plus de charme pour moi, écrivit-il, et j'ai perdu le goût de vivre. »
Il n'est pas de morte-saison pour ses admirateurs. S'il est des gens qui ne jurent que par Sharad Purnima, la première pleine lune après la mousson, quand, à minuit, le ciel d'octobre est sans nuages, la lumière la plus pure et la plus romantique, d'autres aiment à le voir en pleine mousson, quand le marbre paraît translucide et que les gouttes de pluie brouillent son reflet dans les canaux du jardin. En fait, l'enchantement est aussi fort à toute époque de l'année comme à tout moment du jour. A l'aube, sa couleur passe du blanc laiteux à l'argenté, puis à l'incarnat. Au coucher du soleil, il devient doré. Mais il faut aussi le voir sous l'éclat de midi, quand il devient d'une blancheur éblouissante. Les nuits de pleine lune, l'enceinte reste ouverte jusqu'à minuit.
La porte monumentale en grès rouge donnant accès aux jardins du mausolée, avec ses nobles arcs à encadrement de marbre, les kiosques à coupoles de ses quatre tourelles d'angles et ses deux rangées de onze petit chhatri (kiosques à coupoles) au-dessus de l'entrée, serait, en tout autre endroit, admirée comme un chef-d'œuvre. En l’occurrence, elle fournit un parfait cadrage pour le premier coup d'œil que vous donnerez à l'ensemble (ainsi que pour votre première photo). En traversant les jardins, retournez-vous de temps en temps et ayez un regard pour elle. Les classiques jardins chharbagh (quadrangulaire) font bien entendu partie intégrante du Taj Mahal, à la fois spirituellement, en tant que symboles du paradis où Mumtaz-i-Mahal est montée, et artistiquement, en ce qu'ils mettent en valeur l'aspect général, la couleur et les matériaux du mausolée. Les cyprès noirs rehaussant l'éclat du marbre et les canaux peu profonds qui convergent vers une large terrasse centrale, non seulement donnent une parfaite image inversée du monument, mais, encore, grâce au ciel qui s'y reflète, apportent à l'aube et au crépuscule un discret éclairage venant du bas.
Harmonie et symétrie, d'une même exquise délicatesse, caractérisent le mausolée proprement dit. L'édifice central est entièrement revêtu d'un marbre merveilleusement blanc (provenant des carrières de Makrana, dans le Rajasthan), l'alternance des plaques larges et étroites dessinant comme une somptueuse trame. Dressées telles des sentinelles aux quatre coins du soubassement, des minarets évitent respectueusement de monter plus haut que la base de l'admirable coupole centrale. La chambre octogonale du cénotaphe contient les cercueils de marbre vides de Mumtaz-i-Mahal et de Chah Jahan, dont les corps sont ensevelis, comme le voulait la coutume, dans une autre salle située juste au-dessous.
Il vous faudra une bougie ou une torche électrique pour voir le cénotaphe, car la lumière du jour filtre à peine à travers les magnifiques écrans de marbre ajouré (auxquels il a fallu ajouter des vitres pour empêcher les oiseaux d'entrer).
Le mausolée est flanqué de deux bâtiments de grès rouge presque identiques, à l'ouest une mosquée, à l'est un pavillon de réception, chacun offrant un parfait point de vue. Optez pour le pavillon au soleil levant et pour la mosquée au coucher du soleil. Mais ne manquez de faire le tour du Taj pour gagner la terrasse dominant la Jamna, d'où la vue s'étend jusqu'au Fort d'Agra.
« Avec mon mari et nos enfants, nous sommes partis faire le tour de l’Inde en un mois en novembre, et nous en revenons des sourires sur le visage et de la joie dans nos cœurs ! L’agence de Bobby nous a permis de réaliser ce rêve dans de très belles conditions et nous les en remercions. A ne surtout pas louper lors de votre séjour : les tigres de Ranthambore, le Taj Mahal au coucher du soleil, les ablutions dans le Gange au petit matin à Varanasi et le train ! »
Sofia – Italie